Compte-rendu de l’action menée devant le conservatoire de La Vache le 23 septembre 2020
8 participants étaient présents pour l’action de semis de fleurs sauvages au terrain de la Vache, qui a été l’occasion de nous initier à l’analyse des sols.


Pourquoi analyser les sols ?
Deux objectifs principaux :
- Sélectionner des essences adaptées aux caractéristiques du sol
- Définir les actions nécessaires pour ré-équilibrer/améliorer la qualité des sols (décompactage, amendements, engrais verts…)
Mais qu’est-ce qu’un sol ?
On va juste pose quelques bases ici, mais vous en savez sans doute déjà beaucoup. Pour faire court, c’est un mélange de roche, de matière organique, d'eau et de gaz.

Texture et structure du sol
La texture du sol renvoie à la taille des particules minérales du sol (granulométrie) : sable (le plus grossier), limon (intermédiaire) ou argile (le plus fin). Par exemple, dans un sol plutôt sableux, les racines vont pouvoir facilement pénétrer mais l’eau sera plus vite drainée ; en revanche, un sol très argileux aura une plus forte capacité à retenir l’eau mais sera plus compact et donc certaines plantes auront du mal à y développer leur système racinaire.
Sa structure décrit comment s’agencent les particules minérales (la roche) et la matière organique. Elle peut être particulaire (la plage), massive (argile peu pénétrable) ou fragmentaire (présence d’agrégat). La structure va déterminer la présence d’eau dans le sol et impacte l’accès des végétaux à cette eau. On peut agir sur cette structure en aérant le sol, en introduisant des amendements qui vont fragmenter le sol ou créer des agrégats (broyat, fumier…) ou en plantant certaines essences qui vont faire elles-mêmes le travail de décompactage et d’aération.
Claire nous a montré 2 tests pour définir la texture du sol :
Le test du boudin : prendre une poignée de terre à 15/20 centimètres de profondeur et l’humidifier pour en faire une boule puis l’étirer entre le pouce et l'index. Si le boudin se casse et s’effrite rapidement, votre sol contient une forte proportion de sable. Si au contraire, vous pouvez l’allonger sans qu’il se brise, le sol sera plutôt argileux.
Le test du bocal : mettre de la terre dans un bocal, remplir d’eau et secouer pendant 2 minutes. Laisser les particules se déposer pendant 48 heures. Au fond, les particules les plus lourdes (sable), puis le limon, puis les particules les plus fines (argile). La proportion de chaque dépôt vous permet de caractériser votre sol à l’aide du triangle des textures.


Explications simples ici : https://permacultive.fr/comment-connaitre-la-texture-de-son-sol/
En fonction de la roche mère, le sol sera également plus ou moins acide. La plupart des plantes y sont peu sensibles mais pour d’autres, les plantes de bruyère (qui aiment les terrains acides) ou les plantes dites calcicoles (de « calcaire », roche basique), cela peut être déterminant pour leur croissance.
Si l’on n’a pas de test Ph, on peut :
Verser du vinaigre blanc sur un prélèvement du sol. Si cela crée un effervescence, le sol est plutôt basique (le calcaire réagit au vinaigre).
Verser du bicarbonate de soude : si une réaction se produit, c'est que le sol est plutôt acide.
Si aucune réaction ni à l’un, ni à l’autre des réactifs, vous avez plutôt un sol neutre.
Mais avant tout, observer !!!
Arpenter le terrain, par tous temps, et observer :
- L’épaisseur de la litière (quand il y en a)
- La couleur du sol (on vous parlera des nutriments et du complexe argilo-humique une autre fois)
- La façon dont l’eau pénètre, stagne ou s’écoule sur le sol
- Les plantes déjà présentes spontanément sur le terrain. Certaines plantes sont dites bio-indicatrices et peuvent nous renseigner sur la texture, la structure, le Ph du sol mais également sur les pratiques humaines présentes ou passées (labourage, piétinement…).
Sur notre terrain, voici les plantes qui poussent spontanément :
- Le plantain, qui indique que le sol est compacté

- La mauve, qui s’adapte bien à des sols pauvres en nutriments

- L'amarante couchée

- la bette commune

- et quelques pieds de pourpier et de liserons

Et c’est tout…
Réensauvager la ville : récolter et ensemencer de fleurs sauvages les délaissés urbains
C’est la période ! Entre août et octobre, de nombreuses fleurs sauvages sont montées en graine. C’est donc le moment d’aller vous promener pour récolter ces graines sur les friches, les bords de route, à la campagne. On a donc commencé par partager la fabrication de sacs à graines, dont voilà un exemple proposé par Partageons les jardins.

Vous pouvez tenter ensuite de les identifier à l'aide d'applications comme plantnet ou picturethis. Si vous n'arrivez pas à les identifier, abstenez-vous de les répandre ! Éventuellement, plantez-les dans un pot pour pouvoir les identifier plus tard (notamment quand elles auront fleuri).
Pour diffuser ces graines, deux techniques :
- La bombe à graines, surtout utile pour des terrains peu accessibles : mélanger terre + compost + argile en poudre + graines + eau et mouler une boule au creux de votre main. Elles peuvent être utilisées immédiatement ou conservées plusieurs mois.
- Mais le plus simple reste de déposer les graines sur le sol en les mélangeant préalablement avec une poignée de terre et un peu d’argile. Juste avant une pluie (ou pendant), l’eau va faciliter l’adhérence au sol et éventuellement, la pénétration dans la terre.
Bien évidemment, dans le cadre de terrains négociés, des actions plus complètes seront réalisées (préparation du sol, amendement, couverture, prédéfinition des essences…). Et nous observerons également les questions d'ensoleillement, de vents, d'eau, de cheminements...
